fac
tw
my
tum
goo
blo so you las sp

Commentaire d'une Fan

Words of rock fan

Jenny dit que jusqu’à présent, la musique qu’elle écoutait à la radio ne l’avait pas vraiment touchée. Tout autour d’elle, elle voyait se pâmer ses copines pour des chansons de variété ânonnées par des premiers de la classe, tomber amoureuses de bellâtres issus d’une seule et même matrice commerciale, ou onduler sur la musique, en regrettant que papa maman n’arrivent pas à leur offrir le siliconage poitrinaire des putes à grosses doudounes, que l’on voit danser dans tous les clips.

Photo live des fans du groupe rock
Pete Vyler et son public rock'n'roll

Jenny est bien confuse lors des discussions d’intercours quand son petit copain Kevin affirme sans ciller que le single de ma tête est meilleur que tout l’album de mon cul. Il a bien essayé de le lui prouver en le lui faisant écouter en boucle sur son disc-man, mais Jenny n’arrive pas à ressentir la moindre émotion.

Puis un beau jour, sa cousine Audrey qui est à la fac, l’emmène à un petit festival de musique. Contemplant l’affiche, Jenny ne reconnaît pas un seul nom. En tout cas, rien de ce qui passe en réclame entre un spot pour serviette hygiénique et un autre de désodorisant d’intérieur.

La faune qui l’entoure lui fait bien un peu peur au début, mais elle se rend vite compte que les punks à chien et les filles percées de partout ne sont belliqueux que dans les journaux du soir.

Lorsque les Pete Vyler montent sur scène, que la guitare se met à hurler, que la basse enroule le rythme binaire de la batterie et que le chant s’élève si loin, alors Jenny comprend enfin qu'elle vient de trouver ce qu’elle recherchait dans la musique. Les mélodies évidentes soutenues par la base rythmique lui font une première fois secouer la tête.

Bientôt, c’est tout son corps qui se met à trembler. A côté d’elle, un géant à crête hurle " Rock’n Roll " et Jenny comprend. Le diable la tient par le ventre et elle ne veut pas que ça s’arrête. Elle trépigne, applaudit, crie même lorsque s’achève le concert. Alors, rejoignant Audrey à la buvette, les yeux brillants, la sueur lui collant les cheveux sur le front, elle sait que le Rock’n Roll vient de lui sauver la vie.

Le lendemain, elle quitte Kevin et loue à la médiathèque un vieux Stones, le Never mind the bollocks des Pistols et un Pixies.